Myriam Picot

Monsieur le Président,

Monsieur le Vice-président à la culture,

Chèr.e.s collègues,

La déclaration de coopération culturelle représente un outil essentiel pour réduire les inégalités territoriales en matière d’accès à la culture. Je rappelle qu’elle est née sur notre territoire métropolitain dès 2013, grâce au travail en amont de Louis Lévêque, qui, aux côtés de Patrice Béghain, a été un précurseur sur ce sujet avec la charte de coopération culturelle mise en place pour la ville de Lyon. Leur vision a permis de poser les bases d’un modèle désormais repris à l’échelle nationale et métropolitaine. Elle est un facteur essentiel de cohésion sociale et de développement des droits culturels, qui prennent une importance croissante dans un monde en proie aux extrémismes de toutes sortes.

Cette déclaration offre à nos grandes institutions un cadre stratégique commun, facilitant une répartition plus équitable des ressources et des actions culturelles dans toutes nos communes dont les impacts doivent pouvoir être évalués.

Elle doit également servir de levier pour encourager des formes artistiques innovantes et favoriser l’émergence de nouveaux talents. Il est crucial, au-delà des infrastructures et des événements, que les artistes restent pleinement associés à ces démarches.Cependant, il ne faut pas perdre de vue que les priorités des grandes institutions culturelles diffèrent souvent de celles de plus petites structures associatives ou des artistes indépendants, qui constituent une richesse inestimable pour notre métropole.

Bien qu’ils ne soient pas directement signataires de cette déclaration, ces acteurs font face à des défis structurels croissants. Ce qui peut sembler vertueux – comme exiger d’un événement un rayonnement métropolitain pour continuer à bénéficier de soutiens – peut en réalité devenir un piège pour des équipes déjà fragiles.

Un exemple criant est la décision récente de l’équipe du festival du livre de Bron de mettre fin à cet événement emblématique après 38 éditions, malgré le soutien de la lauréate du Prix Goncourt, Brigitte Giraud. Les raisons invoquées par son directeur reflètent une réalité vécue par de nombreuses structures, y compris celles que l’on pensait solides : (je cite) « on a préféré arrêter que s’imaginer réduire le festival ou le dégrader et trahir nos valeurs d’exigence, d’ambition et de qualité qui sont les nôtres depuis le début » Yann Nicol.

Face à la stagnation des subventions, voire leur baisse, et à l’envolée des coûts, les équipes s’épuisent, et c’est l’ensemble de notre offre culturelle qui en subit les conséquences.

Nous sommes tous conscients des contraintes budgétaires auxquelles font face les collectivités territoriales. Cependant, dans ce contexte marqué par une inflation frappant durement tous les secteurs, nous devons veiller à ne pas imposer aux acteurs culturels ce que l’État nous impose déjà : faire toujours plus avec toujours moins.

Nous voterons favorablement cette délibération.