Monsieur le Président,

Permettez-moi une intervention brève sur ce dossier, car nous peinons à discerner les motivations réelles qui justifieraient aujourd’hui une révision du fonctionnement de cette salle historique.

Nous comprenons, bien entendu, l’intérêt exprimé par le vice-président de la Métropole en charge de la culture, également maire de Villeurbanne, d’intégrer cet équipement dans la dynamique de sa commune. Cependant, des zones d’ombre subsistent, notamment en ce qui concerne le financement de cet équipement jusqu’ici partagé avec la Ville de Lyon. Sa réponse apportée à ce sujet à Mme Nathalie Perrin-Gilbert en commission, ne nous a pas rassurés.

Plus largement, cette décision soulève une question centrale : quelle est la véritable stratégie métropolitaine en matière de musiques actuelles ?

La situation actuelle appelle à la prudence. Nous savons que la Halle Tony Garnier subit déjà la concurrence de l’Arena LDLC. Villeurbanne, de son côté, vient d’inaugurer au CCO une salle de 1 200 places, en potentiel chevauchement avec l’offre du Transbordeur. Ajoutons à cela le rôle important du Marché Gare dans l’éducation artistique, ou encore les difficultés croissantes de structures privées comme le Sonic. Ces exemples illustrent la diversité et la complexité des enjeux auxquels le secteur est confronté.

Dans ce contexte, toute décision mériterait d’être précédée d’un état des lieux approfondi et d’une concertation élargie. Une vision claire et partagée est nécessaire pour éviter des choix qui pourraient nuire à l’équilibre déjà fragile de l’écosystème culturel local.

En l’absence de garanties suffisantes, nous préférons pour l’instant nous abstenir sur cette délibération, tout en espérant qu’un travail de fond nous permettra de mieux avancer sur ce sujet crucial.

Je vous remercie.